Capitalisme populaire : ce que CiiB a fait, il peut le reconstruire en 2023/28

RÉDACTION NETPME, publié le 24/11/2017

Coter son entreprise en bourse lorsque l’on est le dirigeant d’une petite société, c’est possible. Les dirigeants de CiiB (Conseil en Ingénierie et Introduction Boursière) nous éclairent sur cette méthode de financement peu utilisée.

« Il n’y a pas assez de petites entreprises qui connaissent les mécanismes de l’introduction en bourse », constate Jean Salwa. Ce « vétéran de la bourse », comme il se qualifie, est à l’origine de la création du Marché Libre, marché boursier français régulé, non réglementé et utilisé par les petites entreprises. Le 19 juin 2017, ce dernier a changé de nom pour devenir Euronext Access, une nouvelle qui a réjoui Jean Salwa.

Il voit dans cette transformation un retour au Second Marché de 1983, qui « a révolutionné les mentalités des propriétaires de TPE/PME françaises ». Cet ancien courtier, entré à la Bourse de Paris en 1949, souhaite « faire renaître cet état d’esprit, cette envie de devenir actionnaire ».

L’âge d’or de la cotation en bourse des petites entreprises

Jusqu’en 1990, il existait six bourses régionales françaises (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy et Nantes), en plus de celle de Paris. Selon Jean Salwa, elles avaient un rôle essentiel pour les PME locales : « Lorsqu’une PME cherchait un financement, elle s’inscrivait dans sa bourse régionale, et les habitants, qui connaissaient souvent l’entreprise, étaient plus enclins à investir. »

L’ouverture du Second Marché en 1983 a fait passer le nombre d’actionnaires français de 1,5 million à 9,5 millions. Un succès historique. Mais l’ouverture du Nouveau Marché en 1996 a provoqué la disparition progressive de son prédécesseur, et le nombre d’actionnaires est retombé à moins de 3 millions aujourd’hui.

Pour le président de CiiB, Euronext Access est devenu un modèle permettant aux TPE/PME de s’introduire en bourse plus tôt afin de lever des fonds plus facilement.

Réussir sa cotation en bourse

Un accès plus simple n’assure pas le succès : une stratégie solide est indispensable. CiiB, listing sponsor depuis 1987, a introduit 54 PME en bourse pour un total de plus de 100 millions d’euros levés.

Jean Salwa recommande notamment :

• de vendre des actions à bas cours pour attirer les investisseurs ;
• de réinjecter les bénéfices dans l’entreprise ;
• de considérer les intérêts des épargnants au même niveau que ceux du dirigeant ;
• de préparer la pérennité de l’entreprise sur 10 à 20 ans.

Un réel investissement du chef d’entreprise

Se coter en bourse offre trois avantages majeurs, selon Didier Salwa :

• visibilité (parfois mondiale),
• liquidité,
• développement des fonds propres.

Mais cela exige un engagement réel : deux jours par mois au minimum pour suivre correctement la cotation. Les coûts dépendent des montants levés.

« Ce que nous proposons aujourd’hui n’est pas nouveau. Ce que l’on a imaginé dans les années 80, on peut le refaire », conclut Jean Salwa.

— Melissa Corles, Net PME

Commentaire : les Carnets d’Annonces, héritiers des bourses régionales

Comme les petites entreprises ne connaissent pas le mécanisme qui permet de trouver des investisseurs grâce à l’actionnariat boursier ou populaire (love money : famille, amis, voisins, habitants de la commune, du village, de la ville, du département ou de la région), CiiB a été expert pendant 15 ans dans les 7 bourses régionales (Bordeaux, Lille, Lyon, Nancy, Nantes, Marseille, Paris).

Ces bourses ayant fermé en 1990, CiiB a inventé une solution pour les remplacer : la bourse individuelle, une mini-bourse dédiée à chaque entreprise, appelée Carnet d’Annonces. Elle permet d’acheter et de revendre les actions d’entreprises locales ou régionales directement par Internet.

CiiB propose aujourd’hui, en période de crise, ce service permettant aux PME de réaliser des augmentations de capital rapides, à faible coût administratif, et renouvelables aussi souvent que nécessaire.

📞 01 42 46 11 73
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